Qui sont-ils?
Introduction

Les Hétéroptères sont des Hexapodes insectes du groupe des Paranéoptères exoptérygotes qui appartiennent à l’ordre des Hémiptères dont ils constituent un des quatre sous-ordres et qui regroupe les punaises ; les autres sous-ordres rassemblent les cigales, les cercopes, les fulgores, les psylles et autres pucerons. Outre leur mode de développement, les membres de ce sous-ordre partagent certaines caractéristiques :

  • La présence de deux paires d’ailes, la première étant peu, et le plus souvent antérieurement, sclérifiée, recouvrant souvent incomplètement la seconde, qui est membraneuse. Toutefois, chez de nombreuses espèces, populations d’espèces ou selon les générations, ces ailes peuvent être totalement développées (macroptères), partiellement développées (brachyptères) ou totalement absentes (aptères) sous l’influence de facteurs génétiques et/ou environnementaux. Chez les individus qui seront ailés, elles se développent progressivement au fur et à mesure de la succession des mues et elles ne deviennent fonctionnelles, pour les macroptères, que lors de la mue imaginale.
  • Un système buccal piqueur-suceur qui prend la forme d’un rostre de forme variée mais toujours constitué de segments et qui s’étend du front de l’insecte vers l’arrière et sous lui.
  • L’absence de palpes.
  • La présence d’appareils odoriférants métathoraciques et dorsaux ; ces derniers n’étant fonctionnels qu’aux stades juvéniles.
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Punaises aquatiques et semi-aquatiques

Les Hétéroptères se répartissent en deux groupes :

  • les Cryptocérates dont les antennes restent cachées et qui renferment l’ensemble des punaises strictement aquatiques (ex Hydrocorises), l’infra-ordre des Nepomorpha;
  • les Gymnocérates qui regroupent 5 infra-ordres caractérisés par la présence d’antennes visibles, dont quatre rassemblent les punaises terrestres et un, les Gerromorpha (ex Amphibicorises), les punaises semi-aquatiques.

En France, les Hétéroptères rassemblent six familles strictement aquatiques : les Notonectidae (les Notonectes, Nychia et autres Anisops), les Pleidae (les Plea), les Naucoridae (les Naucores), les Nepidae (les Nèpes ou scorpions d’eau et les Ranatres), les Aphelocheiridae (les Aphelocheirus) et les Corixidae (les Corises) et six semi-aquatiques qui vivent sur l’interface eau-air, en surface : les Gerridae (les Patineurs ou araignées d’eau), les Veliidae (les Vélies et Microvélies), les Mesoveliidae (les Mésovélies), les Hebridae (les Hebrus), les Ochteridae (les Ochterus) et les Hydrometridae (les Hydromètres).

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Un cycle vital

Leur développement comprend un stade œuf, en général cinq stades juvéniles dont un stade nymphal, et un stade adulte (imago). Ce sont des insectes à métamorphoses incomplètes (hétérométaboles : juvéniles semblables aux adultes) et l’ensemble du cycle biologique se déroule dans le même milieu (insectes paurométaboles).

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Régime alimentaire

Le rostre permet de piquer, d’injecter des diastases qui liquéfient les organes internes de la proie et d’aspirer le digestat (digestion externe). Il peut également servir à piquer et aspirer la sève ou le contenu cellulaire de végétaux comme les algues ou d’aspirer de la matière organique dissoute. Ainsi, les Hétéroptères appartiennent à différents types écologiques. Ce sont des prédateurs, des phytophages, des parasites, des hématophages, des détritiphages… sans pour autant que les limites entre ces types soient strictes au sein d’une même espèce.

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Colonisation des milieux

Les organes sexuels n’apparaissent qu’au dernier stade. Les individus ailés peuvent émigrer lors de la dégradation des conditions de vie afin de gagner des milieux refuges, pour coloniser de nouveaux milieux et assurer les flux de gènes entre les populations (brassage génétique).  Mais les individus macroptères femelles sexuellement actives perdent habituellement cette aptitude au vol à la suite d’une histolyse de leurs muscles alaires (Gerridae). Les individus aptères ou à capacité colonisatrice réduite assurent le maintien sur place et la saturation des milieux occupés.
Plusieurs espèces ont adopté un mode de communication interindividuelle pour les regroupements ou la recherche de partenaires sexuels, ou encore pour la détection des proies. Ce domaine demeure encore peu étudié (Gerris, Corises et autres Micronectes).

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Écologie

Les Hémiptères aquatiques tiennent une place importante dans l’écologie des eaux douces. Ils constituent une ressource alimentaire importante pour divers organismes comme les amphibiens, les poissons, les oiseaux et … les humains (condiments). Ils sont également de redoutables prédateurs, et même des outils efficaces de contrôle des populations de moustiques. Dans les zones tropicales et intertropicales, ils sont également vecteurs de maladies comme l’ulcère de Buruli… Mais ils peuvent vivre dans des environnements très sélectifs pour d’autres organismes et constituent souvent les premiers colonisateurs des  milieux extrêmes, parfois lourdement pollués, pour lesquels ils représentent la première étape de restauration. Ils sont également de bons bioindicateurs, notamment pour les métaux lourds comme le mercure.

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