Liste faunistique
Introduction

Le dernier catalogue exhaustif des Plécoptères de France date de 1950. L’étude de la répartition des Plécoptères de France offre des résultats encore contrastés, avec un niveau de connaissance satisfaisant pour les massifs montagneux et au contraire très partiel dans les régions de plaines. La Faune de France, par R. Despax (1951), a réalisé un premier bilan des connaissances : 98 espèces sans compter une douzaine d’autres espèces potentielles pour notre pays. Cette première liste a été complétée par des travaux d’Aubert dans le Massif Central (Aubert 1963c), les Vosges (Aubert 1963b) et plus récemment les Alpes (Aubert 1986) ; dans ce catalogue des Plécoptères alpins, un total de 123 espèces pour la France est atteint. Berthélemy a, quant à lui, complété les travaux de Despax pour la région Pyrénées et ceux d’Aubert pour le Massif Central. La Bourgogne a été étudiée par Moulins dans les années 60, et le Jura par Verneaux dans les années 70.
 Le nombre d’espèces a augmenté de manière substantielle depuis une dizaine d’années, notamment grâce aux travaux de Vinçon qui a décrit plusieurs espèces endémiques aux Alpes et aux Pyrénées, et découvert en France de nombreuses espèces connues jusqu'à présent seulement d’Espagne ou d’Italie.
Au total, la faune de France comprend à ce jour 196 espèces et sous-espèces de Plécoptères, regroupées en 29 genres et 7 familles. Et nous confirmons qu’une majorité des espèces considérées comme potentielles par Despax a effectivement été découverte dans notre pays.

 

Opie Benthos
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Commentaires

Comparativement à ses voisins européens, l’Italie mise à part, la France possède une faune plécoptérienne nettement plus diversifiée : la Grande-Bretagne ne comprend que 34 espèces ou sous-espèces, la Suisse 111 (Lubini et al. 2012), l’Allemagne 123 (Reusch & Wienzierl 1999), l’Espagne 149 (Tierno de Figueiroa et al. 2003) et l’Italie 165 (Ravizza in litt.).
L’origine de cette diversité tient principalement aux nombreux massifs montagneux présents sur l’hexagone ; ainsi, certaines espèces françaises n’ont été localisées que dans des massifs particuliers : Alpes 36 espèces, Pyrénées 35, Corse 11, Vosges 4, Massif Central 4 et Jura 1.
Parmi ces espèces, certaines sont parfois de véritables endémiques localisées uniquement à ces massifs (elles sont signalées par un astérisque (*) dans le catalogue des citations) ; les autres sont présentes dans plusieurs massifs montagneux européens.
La taxinomie des Plécoptères a fortement progressé dans la seconde partie du 20ième siècle bien que de nombreux manques persistent pour l’identification des larves.
Plusieurs publications récentes permettent de corriger certaines citations anciennes. Les travaux de Zwick & Wienzierl (1995) ont permis de clarifier les confusions apparaissant entre les espèces dans le genre Besdolus et le genre Dictyogenus. Besdolus ventralis est à supprimer de notre faune ; par contre B. ravizzorum apparaît.
La description par Zwick de Chloroperla susemicheli rend douteuses de nombreuses citations de C. tripunctata des Alpes et des Vosges.
Dans le genre Perlodes, beaucoup d’auteurs ont confondu Perlodes jurassica et P. intricatus. Une mise au point récente de Knispel et al (2002) indique que P. jurassica n’est pour l’instant présente avec certitude que dans le massif jurassien.
Beaucoup d’auteurs ont également confondu Leuctra cingulata et L. pseudocingulata, la première étant présente uniquement dans les Alpes, la seconde dans les Vosges et le Massif Central. Des erreurs de détermination ont eu lieu avec certaines espèces alpines et pyrénéennes du genre Leuctra, et les travaux de Ravizza & Vinçon (1998) et Vinçon & ravizza (2001) ont clarifié cette situation.

Dans le genre Protonemura, P. brevistyla et P. nitida ont été longtemps confondues.
Dans le genre Nemoura, de nombreuses confusions ont été faites par le passé en particulier dans le "groupe" « marginata ». Dans certaines régions, la détermination à l’espèce reste impossible pour de nombreuses femelles. Il en est de même pour les larves.
Chez Isoperla, l’identification spécifique de quelques espèces reste délicate et seule la capture des mâles permet une détermination certaine. Chaque massif montagneux semble posséder son ou ses espèces propres. Ainsi, la forme particulière du département de la Haute-Garonne, joignant les Pyrénées au Massif Central, pourrait faire croire à la présence d’I. ambigua dans les Pyrénées ; mais pour ce département, les citations de cette espèce typique du Massif Central, sont toutes situées au Nord, dans la Montagne Noire qui appartient à ce massif. Le taxon I. grammatica correspond à un complexe d’espèces (Berthélemy 1979) et sa systématique évolue sans cesse comme le montre la description récente d’I. luzoni (Tierno de Figueiroa & Vinçon 2005). Chez le genre Brachyptera, certaines citations anciennes sont sujettes à caution notamment celles de B. trifasciata dans les bassins de la Seine et de la Loire. Cette espèce typiquement alpine paraît avoir été confondue avec B. risi, espèce relativement commune en plaine à l’heure actuelle.

 

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Catalogue des espèces de France

L’ordre phylogénétique que nous avons adopté reprend la dernière mise au point de Zwick (2000). Notre liste comprend les synonymies européennes d’après Das Tierreich (Illies 1966, Zwick 1973).
Pour les citations anciennes, seule la mention des départements est signalée, et pour le détail des stations, le lecteur pourra se reporter aux travaux cités en bibliographie. Dans la Faune de Despax ainsi que dans certaines autres publications, figurent des indications au niveau régional, que nous n’avons pas retenues dans ce travail. Certaines citations douteuses ont été conservées, elles sont signalées par un point d’interrogation derrière le nom du département concerné. Pour valider ces citations, l’examen des collections ou de nouvelles captures sont à réaliser.
Pour le massif Vosgien, l’étude d’Aubert (1963) et celle de Guérold et al. (1991) ne distinguent pas le département des Vosges de celui du Haut-Rhin, bien que les stations soient en majorité situées dans le département des Vosges. Dans les deux cas, nous avons attribué aux deux départements la totalité des espèces observées. Cependant les citations de Chloroperla susemicheli et Perla abdominalis n’ont été incluses que dans les Vosges. En effet, seuls les spécimens de C. susemicheli du lac de la Lauch (Haut-Rhin) ont été à nouveau observés par Zwick et P. abdominalis est une espèce typiquement fluviatile ; or Aubert n’a pas prospecté ce type de grande rivière dans le Haut-Rhin.

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Conclusion

Le présent catalogue des citations de la littérature fait apparaître une assez bonne connaissance de la répartition des Plécoptères, avec des citations récentes pour les Alpes et les Pyrénées qui possèdent sans conteste la faune la plus riche, avec respectivement 98 et 93 espèces.
Certaines régions du Massif Central ont été peu étudiées pour le moment et quelques espèces présentes dans les Alpes et les Pyrénées (Besdolus ravizzarum, Isoperla obscura, Perla grandis, Leuctra mortoni, L. occitana, L. rauscheri) ou dans les Vosges et les Pyrénées (N. cambrica), pourraient s’y trouver.
Pour le Massif Armoricain, les connaissances sont encore fragmentaires mais ont beaucoup progressé grâce à plusieurs études récentes qui feront l’objet d’une prochaine publication. Pour les régions de plaines, quelques données éparses, souvent anciennes, nécessitent une actualisation et des recherches complémentaires.
La liste des Plécoptères de France devrait s’allonger encore dans les prochaines années car plusieurs espèces sont en cours de description. Nemoura dubitans, citée comme potentielle par Despax a été capturée en Bretagne, dans le Morbihan, (à paraître prochainement). Quelques espèces proches de nos frontières ont de grandes chances d’être découvertes dans les prochaines années, en particulier si l’atlas motive de nombreux entomologistes.
Concernant les citations départementales, un certain nombre de données non publiées existe pour la période antérieure à l’année 2000, elles feront l’objet d’une prochaine mise au point. Dans le même temps, il est possible que des publications générales sur les insectes aquatiques contenant quelques citations d’espèces nous aient échappé : merci par avance aux lecteurs de nous en faire part.
Enfin, ce travail mené sous l’égide d’Opie-benthos sous l’appellation INVP, est un prélude au futur Atlas des Plécoptères de France, normalement prévu sur la période 2000-2020, qui synthétisera à la fois les données récentes et celles antérieures à l’année 2000, et dont certaines sont très anciennes.

Opie Benthos
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Liste faunistique

La liste faunistique des Plécoptères de France est donnée dans ce fichier au format pdf.

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